Enquêtes bénévoles 2024

L’objectif des enquêtes bénévoles présentées ici est la mise à jour des cartes de répartitions des espèces, dans le cadre de la mise à jour de l’atlas des amphibiens et reptiles d’Alsace. En effet, cet ouvrage date de 2010 et il est obsolète pour certaines espèces, dont la connaissance a fortement évolué ces dernières années. La contribution de tout naturaliste est la bienvenue, pour avoir une vision la plus exhaustive possible.

En 2024, trois espèces sont concernées par ces enquêtes :

• La Couleuvre helvétique

• Le Pélobate brun

• La Salamandre tachetée

Contactez Louise LEGROS, service.civique3(at)bufo-alsace.org si vous voulez participer à un ou plusieurs sujet(s) cette enquête.

1. Présentation

Anciennement appelée « Couleuvre à collier » en raison du motif caractéristique à la base de sa tête, la Couleuvre helvétique (Natrix helvetica) est un serpent d’aspect général grisâtre, parfois marron ou verdâtre, mesurant en moyenne 70cm pour les mâles et entre 80 et 120cm pour les femelles (Figure 1). Elle possède une sorte de collier jaune clair ou blanchâtre sur le cou, qui a tendance à s’estomper avec l’âge. Sur les flancs, de petites barres noires verticales sont également visibles.

Figure 1 : Couleuvre helvétique © Jean-Pierre VACHER

Globalement présente sur tout le territoire alsacien en dessous de 800 mètres d’altitude, cette espèce s’observe principalement dans les milieux humides : les prairies humides mais aussi les cours d’eau, les étangs, les marais, les fossés ou encore les gravières et les bassins artificiels sont des milieux qui lui sont favorables. Elle peut aussi être observée, plus rarement, dans des milieux plus secs et plus éloignés des plans d’eau comme des forêts sèches, des coteaux ensoleillés ou des carrières. Son mode de vie semi-aquatique lui permet de chercher ses proies sur terre comme dans l’eau. Elle se nourrit principalement d’amphibiens (grenouilles, rainettes, crapauds, larves de tritons), parfois aussi de poissons, petits mammifères, oisillons et limaces. En Alsace, elle est active de jour comme de nuit.

Cette espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) dans la liste rouge Alsace. Les principales menaces qui touchent actuellement cette couleuvre sont liées à la destruction de ses milieux de vie. Par exemple, la régularisation du Rhin et des rivières ainsi que l’intensification des pratiques agricoles conduisent à une diminution de la surface en milieux humides favorables à la Couleuvre helvétique et à une dégradation de la qualité des habitats disponibles.

2. Prospection

La Couleuvre helvétique, comme tous les serpents, est un reptile plutôt farouche. En Alsace, elle est visible de jour comme de nuit. Pour l’observer en journée, il est préférable de la chercher au sol le long de lisières ou de haies proches de points d’eau ou de cours d’eau, où elle peut être en train de thermoréguler, ou au niveau des boisements autour des étangs. Durant la nuit, cette espèce peut être observée sur ces mêmes points d’eau, en train de chasser activement les amphibiens dont elle se nourrit et dont l’activité est nocturne.

Les prospections doivent préférentiellement être réalisées par temps ensoleillé ou nuageux, en absence de vent et durant les journées plutôt chaudes pour optimiser les chances de détection des individus. Si les prospections se font durant des journées chaudes et ensoleillées, il est préférable de réaliser les prospections en matinée. Si les journées de prospections sont plus nuageuses et douces, les observations peuvent être réalisées indépendamment en matinée ou dans l’après-midi. Elle peut être observée à partir de mars et jusqu’en octobre, bien que la période optimale se situe aux mois de mai et juin.

Afin d’orienter les prospections, une carte de priorisation des secteurs a été établie en fonction des données connues en Alsace (Figure 2) :

Figure 2 : Secteurs prioritaires de prospection pour la Couleuvre helvétique en 2024

Les communes prioritaires concernées par cette enquête sont :

Priorité 1 :

Dans le Bas-Rhin : Dingsheim, Dossenheim-Kochersberg, Fessenheim-le-Bas, Furdenheim, Griesheim-sur-Souffel, Hurtigheim, Lampertheim, Mittelhausbergen, Neugartheim-Ittlenheim, Oberhausbergen, Pfulgriesheim, Quatzenheim, Schnersheim, Stutzheim-Offenheim, Truchtersheim, Wiwersheim.

(Pas de commune en priorité 1 dans le Haut-Rhin)

Priorité 2 :

Dans le Bas-Rhin : Adamswiller, Albe, Alteckendorf, Altenheim, Altwiller, Barembach, Bassemberg, Berg, Bergbieten, Bernardvillé, Berstett, Berstheim, Bettwiller, Bietlenheim, Bilwisheim, Bischheim, Bischholtz, Bissert, Bitschhoffen, Blienschwiller, Bœsenbiesen, Boofzheim, Bosselshausen, Bossendorf, Bourgheim, Breitenau, Breuschwickersheim, Burbach, Buswiller, Butten, Colroy-la-Roche, Cosswiller, Crastatt, Crœttwiller, Dahlenheim, Dangolsheim, Dauendorf, Dehlingen, Diedendorf, Dieffenbach-au-Val, Dieffenbach-lès-Wœrth, Diemeringen, Dinsheim-sur-Bruche, Domfessel, Donnenheim, Drulingen, Duntzenheim, Duppigheim, Durningen, Durrenbach, Durstel, Eberbach-Seltz, Ebersheim, Eichhoffen, Elsenheim, Engwiller, Ergersheim, Ernolsheim-Bruche, Ernolsheim-lès-Saverne, Eschwiller, Ettendorf, Eywiller, Fegersheim, Flexbourg, Forstheim, Fouchy, Fouday, Friedolsheim, Frœschwiller, Frohmuhl, Furchhausen, Geiswiller-Zœbersdorf, Gertwiller, Gœrlingen, Gottenhouse, Gottesheim, Goxwiller, Grassendorf, Griesheim-près-Molsheim, Gungwiller, Gunstett, Handschuheim, Hegeney, Heidolsheim, Heiligenberg, Hengwiller, Herbitzheim, Hessenheim, Hinsbourg, Hinsingen, Hirschland, Hochstett, Hœnheim, Hoffen, Hohengœft, Hohfrankenheim, Huttendorf, Ichtratzheim, Issenhausen, Ittenheim, Itterswiller, Jetterswiller, Keffenach, Kienheim, Kindwiller, Kirchheim, Kirrberg, Kirrwiller, Kleingœft, Knœrsheim, Kogenheim, Kriegsheim, Kurtzenhouse, Kuttolsheim, Kutzenhausen, Lalaye, Lampertsloch, Landersheim, Laubach, Lichtenberg, Lingolsheim, Littenheim, Lixhausen, Lochwiller, Lupstein, Maennolsheim, Marmoutier, Melsheim, Memmelshoffen, Menchhoffen, Merkwiller-Pechelbronn, Minversheim, Mittelschaeffolsheim, Mollkirch, Monswiller, Morsbronn-Les-Bains, Morschwiller, Mulhausen, Mundolsheim, Mussig, Mutzenhouse, Neewiller-près-Lauterbourg, Neuviller-la-Roche, Niederhausbergen, Niederlauterbach, Niederrœdern, Niedersoultzbach, Niedersteinbach, Nordheim, Nothalten, Oberdorf-Spachbach, Oberhoffen-lès-Wissembourg, Oberhoffen-sur-Moder, Oberlauterbach, Oberrœdern, Obersoultzbach, Odratzheim, Olwisheim, Orschwiller, Osthoffen, Ottersthal, Pfalzweyer, Preuschdorf, Printzheim, Rangen, Ratzwiller, Rauwiller, Reutenbourg, Rexingen, Richtolsheim, Rimsdorf, Ringendorf, Rohr, Roppenheim, Rosteig, Rothau, Rott, Rottelsheim, Rountzenheim-Auenheim, Russ, Saasenheim, Saint-Jean-Saverne, Saint-Martin, Saint-Maurice, Saint-Pierre, Sand, Sarrewerden, Schaffhouse-près-Seltz, Scharrachbergheim-Irmstett, Scheibenhard, Scherlenheim, Schillersdorf, Schirmeck, Schleithal, Schœnenbourg, Schopperten, Schwindratzheim, Schwobsheim, Siegen, Siewiller, Siltzheim, Solbach, Soufflenheim, Soultz-les-Bains, Steinseltz, Struth, Stundwiller, Thal-Drulingen, Thanvillé, Traenheim, Triembach-au-Val, Trimbach, Uhlwiller, Uhrwiller, Urmatt, Uttenheim, Uttwiller, Volksberg, Wahlenheim, Waldersbach, Waldolwisheim, Wangen, Wasselonne, Weinbourg, Weislingen, Westhoffen, Westhouse, Westhouse-Marmoutier, Wickersheim-Wilshausen, Willgottheim, Wintershouse, Wintzenbach, Wintzenheim-Kochersberg, Witternheim, Wittersheim, Wolfskirchen, Wolschheim, Zehnacker, Zeinheim, Zellwiller.

Dans le Haut-Rhin : Appenwihr, Bantzenheim, Beblenheim, Bendorf, Bergholtz, Bettendorf, Bettlach, Biltzheim, Blotzheim, Bollwiller, Bréchaumont, Bretten, Brinckheim, Buethwiller, Burnhaupt-le-Bas, Courtavon, Durmenach, Durrenentzen, Eschbach-au-Val, Falkwiller, Flaxlanden, Fortschwihr, Franken, Geishouse, Geispitzen, Gildwiller, Gommersdorf, Griesbach-au-Val, Grussenheim, Guevenatten, Gundolsheim, Hagenthal-le-Bas, Hagenthal-le-Haut, Hartmannswiller, Hausgauen, Hecken, Hégenheim, Heiwiller, Helfrantzkirch, Herrlisheim-près-Colmar, Horbourg-Wihr, Hundsbach, Husseren-les-Châteaux, Illtal, Illzach, Jungholtz, Katzenthal, Knœringue, Kœstlach, Levoncourt, Liebsdorf, Lièpvre, Ligsdorf, Linsdorf, Logelheim, Magny, Magstatt-le-Bas, Malmerspach, Mertzen, Meyenheim, Mittelwihr, Mœrnach, Mooslargue, Muespach, Muespach-le-Haut, Muhlbach-sur-Munster, Munwiller, Neuf-Brisach, Neuwiller, Niederentzen, Niederhergheim, Oberentzen, Oberhergheim, Obermorschwiller, Oltingue, Raedersdorf, Raedersheim, Ranspach-le-Bas, Réguisheim, Riedisheim, Riespach, Rimbach-près-Guebwiller, Rimbachzell, Roderen, Rodern, Roggenhouse, Romagny, Rombach-le-Franc, Roppentzwiller, Rorschwihr, Ruederbach, Ruelisheim, Rumersheim-le-Haut, Saint-Cosme, Sausheim, Soppe-le-Bas, Spechbach, Steinbrunn-le-Haut, Sternenberg, Stetten, Strueth, Sundhoffen, Tagolsheim, Traubach-le-Bas, Traubach-le-Haut, Urschenheim, Vieux-Thann, Volgelsheim, Wahlbach, Walbach, Waldighofen, Waltenheim, Wasserbourg, Wentzwiller, Wickerschwihr, Willer, Wittersdorf, Wolfgantzen, Zaessingue, Zellenberg, Zimmersheim.

Priorité 3 :

Dans le Bas-Rhin : Andlau, Avolsheim, Baldenheim, Boersch, Buhl, Bust, Grendelbruch, Gresswiller, Heiligenstein, Herbsheim, Herrlisheim, Hipsheim, Kaltenhouse, Kertzfeld, La Broque, Lutzelhouse, Mackwiller, Muttersholtz, Niederbronn-Les-Bains, Niederhaslach, Obermodern-Zutzendorf, Oermingen, Puberg, Reichsfeld, Reichstett, Retschwiller, Romanswiller, Rossfeld, Rothbach, Saint-Blaise-la-Roche, Sarre-Union, Schaeffersheim, Schalkendorf, Schirrhoffen, Schœnbourg, Stotzheim, Urbeis, Ville, Vœllerdingen.

Dans le Haut-Rhin : Algolsheim, Attenschwiller, Balschwiller, Bellemagny, Bitschwiller-lès-Thann, Blodelsheim, Dannemarie, Durlinsdorf, Emlingen, Eschentzwiller, Feldbach, Folgensbourg, Fréland, Fulleren, Habsheim, Hésingue, Hettenschlag, Hohrod, Hunawihr, Huningue, Issenheim, Jettingen, Lapoutroie, Leimbach, Liebenswiller, Lucelle, Luttenbach-près-Munster, Lutter, Michelbach-le-Bas, Mittlach, Mollau, Morschwiller-le-Bas, Munchhouse, Murbach, Obermorschwihr, Ostheim, Ottmarsheim, Rammersmatt, Schlierbach, Schwoben, Seppois-le-Haut, Steinbrunn-le-Bas, Steinsoultz, Storckensohn, Thannenkirch, Ueberstrass, Urbes, Valdieu-Lutran, Weckolsheim, Werentzhouse, Willer-sur-Thur, Zimmerbach.

Toutes les observations de cette espèce sont intéressantes, y compris celles réalisées dans des communes absentes des listes ci-dessus ! C’est pourquoi nous vous invitons à enregistrer vos observations sur Faune Grand Est.

3. Utilisation de plaques refuges

Pour augmenter la probabilité de détection des reptiles (principalement des serpents et des orvets), on peut utiliser des plaques refuges, appelées aussi « plaques à reptiles ». Cette méthode consiste à mettre en place, dans un milieu favorable à l’espèce, une ou plusieurs plaques qui seront utilisées par les reptiles comme sites de thermorégulation et comme abri contre les prédateurs (Figure 3). L’idée est donc de créer, avec ces plaques, des micro-habitats favorables aux reptiles et faciles à prospecter.

La Couleuvre helvétique est une espèce qui répond bien à cette technique. C’est pourquoi, si vous en avez la possibilité, il pourrait être intéressant de mettre en place une ou plusieurs plaque(s) dans le cadre de cette enquête bénévole. Dans l’idéal, vous pourrez utiliser des plaques d’un mètre de diagonale. Le matériau importe peu, l’idée est de faire avec ce que vous avez sous la main, même si le matériau est inférieur à la taille préconisée (tôles en métal ondulées ou non, tôles en fibrociment, plaques en bois, tapis de carrière en caoutchouc, etc.). Le plus important pour optimiser l’efficacité des plaques sera le choix de l’emplacement. En effet il faut les mettre dans des zones plutôt favorables aux reptiles : les zones ensoleillées ou semi-ombragées et exposées sud sont à privilégier, ainsi que les zones à proximité de milieux naturels et de corridors écologiques (lisières, haies, fourrés, etc.). Pour la Couleuvre helvétique en particulier, il est aussi préférable de disposer la ou les plaque(s) près ou dans une zone humide (en faisant attention à ce que la zone ne soit pas inondable !).

Une fois l’emplacement trouvé, déposez la plaque à l’endroit choisi en plaçant dessous des éléments permettant de faciliter l’accès des serpents sous la plaque (pierres, branches ou autres matériaux volumineux permettant de surélever la plaque de quelques centimètres). Une fois la plaque en place, vous pouvez laisser la végétation la recouvrir. Il est également important de la déplacer le moins possible, pour éviter de déranger les espèces et pour qu’elles prennent l’habitude de s’y réfugier.

Figure 3 : Exemple de plaques refuges © Aurélie BERNA

Par ailleurs, cette méthode est utilisée dans le cadre d’un protocole national mis en place par la SHF (Société Herpétologique de France) : le POPReptile. Si cela vous intéresse et que vous souhaitez aller plus loin que les enquêtes bénévoles de BUFO, vous pouvez retrouver toutes les informations concernant ce protocole sur le site de la SHF, via le lien suivant : https://lashf.org/popreptile/.

1. Présentation

Mesurant entre 4 et 6,5cm, le Pélobate brun (Pelobates fuscus) est un crapaud trapu dont la face dorsale est de couleur variable : d’aspect général brun-fauve à brun-gris voir gris pâle chez certaines femelles, les individus peuvent présenter des motifs plus ou moins symétriques, en forme de grandes tâches ou de bandes brun sombre à olivâtres (Figure 4). Ils peuvent aussi présenter des petites taches rouges ou orangées. La peau, humide et plutôt lisse à finement granuleuse, est parsemée de petites verrues aplaties. Ses yeux, globuleux, présentent une pupille verticale et un iris doré, orangé ou cuivré. Une caractéristique morphologique importante de cette espèce est l’excroissance cornée et brun pâle qui se trouve sous le talon et qui est appelée “couteau”. Cette excroissance permet aux pélobates de creuser le sol pour s’y enfoncer pendant l’hiver ou durant la journée. Les mâles, plus petits que les femelles, présentent également des protubérances sur les avant-bras en période de reproduction. Cela leur permet de maintenir les femelles pendant l’acte reproducteur.

Figure 4 : Pélobate brun adulte © Jean-Pierre VACHER

Cette espèce est très localisée en France, où elle atteint la limite occidentale de son aire de répartition européenne. Elle n’est ainsi présente que dans quatre départements français, parmi lesquels les deux départements alsaciens, dans lesquels elle est également très localisée. Deux noyaux de populations ont été identifiés dans le Bas-Rhin : le premier, à l’extrême nord-est du département, est le plus important ; le second est situé dans la vallée de la Zorn. Dans le Haut-Rhin, un seul noyau a pu être identifié, entre les communes de Fessenheim et de Vogelgrun.

Le Pélobate brun est une espèce de plaine alluviale, elle ne se rencontre donc que jusqu’à 200 mètres d’altitude environ. Il est présent dans la plaine alluviale et dans des zones ouvertes de prairies à sol meuble (terrains sablonneux et lœssiques notamment), où peuvent se former des mares temporaires permettant la reproduction. En effet, les pélobates se reproduisent dans des grandes étendues d’eau, souvent temporaires et assez profondes. Ces plans d’eau doivent être suffisamment ensoleillés et des hydrophytes doivent être présentes, permettant la fixation d’épais cordons d’œufs (Figure 5). Les têtards éclosent 4 à 7 jours après la ponte. Quelques mois après l’éclosion, les têtards survivants peuvent faire jusqu’à 10cm de long : ce sont les plus gros têtards d’Europe !

Figure 5 : Ponte et têtard de pélobate brun © Jean-Pierre VACHER

Cette espèce est classée « En Danger » (EN) dans la liste rouge France ainsi que dans la liste rouge Alsace, où elle fait l’objet d’un PRA (Plan Régional d’Actions, disponible ici : http://www.bufo-alsace.org//wp-content/uploads/2014/12/PRA_pelobate.pdf). Le déclin de l’espèce observé à l’échelle de l’Alsace s’explique en partie par la stabilisation et la fermeture des milieux humides fluviaux, en lien avec la canalisation du Rhin notamment. D’autres menaces identifiées sont l’abaissement de la nappe phréatique, rendant le niveau d’eau insuffisant dans les sites de reproduction, ainsi que l’introduction de poissons dans les mares favorables, conduisant à une prédation des embryons et des jeunes larves.

2. Prospections

La période de reproduction du Pélobate brun se déroule au printemps mais est variable en fonction des conditions du milieu, en particulier du niveau d’eau. La période exacte à laquelle se reproduit l’espèce est donc variable en fonction des sites et des années, mais se situe globalement entre avril et début juin. Les adultes en phase terrestre peuvent être observés durant cette période, et plus rarement à la fin mars et en juillet. Nocturnes et particulièrement actifs par temps de pluie, les adultes sont difficiles à observer. Les pontes sont également visibles dans les mares pendant la période de reproduction, entre avril et début juin. Les têtards, quant à eux, peuvent être observés dans les mares dès le mois de mai et jusqu’au mois d’août.

Les habitats favorables à l’espèce sont les milieux pré-forestiers ouverts, à sol meuble comme certaines prairies et zones maraîchères. Pour la reproduction, les Pélobates vont utiliser de grandes étendues d’eau temporaires assez profondes et végétalisées, plutôt ensoleillées et dépourvues de poissons (Figure 6). Ces habitats sont parcourus à l’aide d’une lampe afin d’observer les individus.

Figure 6 : Habitat favorable à la reproduction du Pélobate brun © Eloïse PARIOT

Les prospections doivent préférentiellement être réalisées par temps favorable, lors des nuits douces, humides voire pluvieuses et sans vent, pour optimiser les chances de détection des adultes. En ce qui concerne les larves, la recherche peut se faire en journée, avec des conditions météorologiques plus variables. La période optimale pour la détection de l’espèce se situe entre avril et juin.

Comme chez les autres espèces de crapauds, le Pélobate brun chante en période de reproduction. Chez cette espèce cependant, le chant a la particularité d’être émis sous l’eau, ce qui le rend difficilement audible pour l’Homme, en comparaison des autres espèces. C’est pourquoi, lors des prospections, on utilise un micro aquatique relié à un enregistreur et à un casque, appelé hydrophone, et qui permet de détecter l’espèce.

Afin d’orienter les prospections, une carte de priorisation des secteurs a été établie en fonction des données connues en Alsace (Figure 7) :

Figure 7 : Secteurs prioritaires de prospection pour le Pélobate brun en 2024

Les communes prioritaires concernées par cette enquête sont :

Priorité 1 :

Dans le Bas-Rhin : Betschdorf, Bischheim, Dalhunden, Eckbolsheim, Forstfeld, Griesheim-sur-Souffel, Hatten, Hœnheim, Holtzheim, Kaltenhouse, Kriegsheim, Mittelhausbergen, Mundolsheim, Neewiller-près-Lauterbourg, Niederrœdern, Niederschaeffolsheim, Nordhouse, Oberhoffen-lès-Wissembourg, Oberhoffen-sur-Moder, Olwisheim, Plobsheim, Riedseltz, Rittershoffen, Rott, Salmbach, Schaffhouse-près-Seltz, Scheibenhard, Schiltigheim, Schirrhein, Schirrhoffen, Schleithal, Schweighouse-sur-Moder, Seebach, Souffelweyersheim, Soufflenheim, Stattmatten, Steinseltz, Vendenheim, Weitbruch, Wintzenbach.

Dans le Haut-Rhin : Algolsheim, Bartenheim, Fessenheim, Heiteren, Rosenau, Village-Neuf, Vogelgrun.

Priorité 2 :

Dans le Bas-Rhin : Erstein, Geudertheim, Haguenau, Kesseldorf, Lingolsheim, Niederhausbergen, Sessenheim

Dans le Haut-Rhin : Geiswasser, Nambsheim, Obersaasheim.

Priorité 3 :

Dans le Bas-Rhin : Kauffenheim, Leutenheim, Neuhaeusel, Rountzenheim-Auenheim.

Dans le Haut-Rhin : Saint-Louis.

Toutes les observations de cette espèce sont intéressantes, y compris celles réalisées dans des communes absentes de la liste ci-dessus ! C’est pourquoi nous vous invitons à enregistrer vos observations sur Faune Grand Est.

1. Présentation

La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) est un urodèle mesurant entre 11 et 21 cm et présentant une coloration noire à taches ou à bandes d’un jaune vif. Les motifs dorsaux sont très variables entre les individus : certains peuvent même être entièrement noirs, d’autres entièrement jaunes ! Les glandes parotoïdes, sur les côtés de la tête, sont bien visibles. Les larves sont quant à elles reconnaissables grâce aux taches jaunes situées à la base des pattes arrière et à leurs branchies externes bien visibles (Figure 8).

Figure 8 : Adulte et larve de Salamandre tachetée

En Alsace, la Salamandre tachetée est absente des plaines et se rencontre principalement entre 200 et 600 mètres d’altitude, dans les forêts de feuillus ou mixtes non inondables, qui offrent un bon couvert forestier et une bonne humidité au sol. Les adultes, nocturnes, se déplacent lentement et peuvent être observés durant les nuits pluvieuses à proximité de plans d’eau ou de ruisseaux, par exemple. Chez cette espèce vivipare, la reproduction est terrestre et a généralement lieu à l’automne. La mise-bas se fait 6 à 8 mois plus tard dans de petits cours d’eau frais et relativement eutrophes.

Cette espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) dans la liste rouge Alsace. Même si elle bénéficie d’un bon état de conservation actuel dans la région, la pollution des petits cours d’eau et la mortalité routière peuvent impacter localement les populations.

2. Prospections

La période de reproduction de la Salamandre tachetée se déroule principalement en automne et la mise-bas se fait au printemps. Les habitats favorables comme les bords de ruisseaux ou les chemins à proximité des points d’eau dans les forêts de feuillus ou les forêts mixtes, sont parcourus à l’aide d’une lampe afin d’observer les individus adultes.

Les prospections doivent préférentiellement être réalisées par temps favorable, lors des nuits douces, humides ou pluvieuses et sans vent, pour optimiser les chances de détection des adultes en déplacement.

En ce qui concerne les larves, la recherche peut se faire de jour comme de nuit, avec des conditions météorologiques plus variables. Elles sont présentes toute l’année dans les ruisseaux présentant des vasques ainsi que dans certaines mares forestières. La période optimale pour la détection de l’espèce se situe à cette période.

Afin d’orienter les prospections, une carte de priorisation des secteurs a été établie en fonction des données connues en Alsace (Figure 9) :

Figure 9 : Secteurs prioritaires de prospection pour la Salamandre tachetée en 2024

Les communes prioritaires concernées par cette enquête sont :

Priorité 1 :

Dans le Bas-Rhin : Bischoffsheim, Buhl, Dehlingen, Eschwiller, Eywiller, Forstfeld, Kesseldorf, Niederrœdern, Oberrœdern, Salmbach, Schwenheim, Seebach, Steinbourg, Stundwiller.

Dans le Haut-Rhin : Bernwiller, Carspach, Neuwiller, Saint-Ulrich.

Priorité 2 :

Dans le Bas-Rhin : Aschbah, Asswiller, Baerendorf, Bassemberg, Bellefosse, Berg, Bernardswiller, Bernardvillé, Betschdorf, Bettwiller, Biblisheim, Bischholtz, Bischoffsheim, Bissert, Bitschhoffen, Blancherupt, Blienschwiller, Buhl, Colroy-la-Roche, Crœttwiller, Dehlingen, Dieffenbach-lès-Wœrth, Dieffenthal, Dimbsthal, Dinsheim-sur-Bruche, Domfessel, Dorlisheim, Drulingen, Durrenbach, Durstel, Eichhoffen, Eschbach, Eschwiller, Eywiller, Flexbourg, Forstfeld, Forstheim, Fouday, Gertwiller, Gœrlingen, Gottenhouse, Goxwiller, Gumbrechtshoffen, Gundershoffen, Gungwiller, Gunstett, Hegeney, Hinsingen, Hirschland, Hoffen, Hunspach, Ingolsheim, Itterswiller, Kesseldorf, Kirrberg, Kutzenhausen, Laubach, Lorentzen, Memmelshoffen, Merkwiller-Pechelbronn, Mertzwiller, Mietesheim, Mittelbergheim, Monswiller, Morsbronn-les-Bains, Muhlbach-sur-Bruche, Mulhausen, Neuve-Eglise, Niederhaslach, Niederrœdern, Niedersoultzbach, Niedersteinbach, Oberdorf-Spachbach, Oberrœdern, Obersoultzbach, Obersteinbach, Oermingen, Ottersthal, Otterswiller, Pfalzweyer, Rauwiller, Retschwiller, Rexingen, Riedseltz, Rittershoffen, Romanswiller, Rosteig, Rothbach, Russ, Saales, Saint-Blaise-la-Roche, Saint-Maurice, Salmbach, Schleithal, Schœnenbourg, Schwenheim, Seebach, Siegen, Siewiller, Solbach, Sparsbach, Steinbourg, Stundwiller, Surbourg, Thal-Drulingen, Thal-Marmoutier, Thanvillé, Trimbach, Uhrwiller, Uttenhoffen, Vœllerdingen, Walbourg, Weinbourg, Weiterswiller, Weyer, Windstein, Woerth.

Dans le Haut-Rhin : Aspach-le-Bas, Aspach-Michelbach, Ballersdorf, Beblenheim, Bendorf, Bennwihr, Bergholtz, Bergholtzzell, Bernwiller, Berrwiller, Bretten, Carspach, Colmar, Diefmatten, Durlinsdorf, Eglingen, Eschbach-au-Val, Eteimbes, Falkwiller, Feldbach, Ferrette, Friesen, Guemar, Gundolsheim, Hagenbach, Hagenthal-le-Bas, Hecken, Heimersdorf, Herrlisheim-près-Colmar, Hohrod, Houssen, Illhaeusern, Illtal, Issenheim, Kœstlach, Largitzen, Lauw, Le Bonhomme, Leimbach, Levoncourt, Lièpvre, Malmerspach, Mittelwihr, Mœrnach, Mooslargue, Muespach, Neuwiller, Obermorschwihr, Ostheim, Raedersdorf, Riespach, Rimbach-près-Guebwiller, Roderen, Rodern, Rorschwihr, Saint-Amarin, Saint-Ulrich, Seppois-le-Haut, Steinsoultz, Sternenberg, Ueberstrass, Urbes, Zellenberg.

Priorité 3 :

Dans le Bas-Rhin : Bouxwiller, Breitenau, Dambach, Diedendorf, Dieffenbach-au-Val, Dossenheim-sur-Zinsel, Eckartswiller, Ernolsheim-lès-Saverne, Heiligenstein, Ingwiller,

Langensoultzbach, Puberg, Saulxures, Schweighouse-sur-Moder, Sélestat, Sommerau, Steige, Wildersbach, Wimmenau.

Dans le Haut-Rhin : Aubure, Balschwiller, Bellemagny, Bettlach, Bouxwiller, Breitenbach-Haut-Rhin, Chavannes-sur-L’Etang, Colmar, Folgensbourg, Goldbach-Altenbach, Griesbach-au-Val, Gunsbach, Le Haut Soultzbach, Liebenswiller, Linsdorf, Luttenbach-près-Munster, Muespach-le-Haut, Muhlbach-sur-Munster, Munster, Oberbruck, Oberlarg, Saint-Louis, Seppois-le-Bas, Storckensohn, Thannenkirch, Waldighofen, Werentzhouse.

Toutes les observations de cette espèce sont intéressantes, y compris celles réalisées dans des communes absentes de la liste ci-dessus ! C’est pourquoi nous vous invitons à enregistrer vos observations sur Faune Grand Est.